Auteur/autrice : Compagnie Lr

  • A force de douceur

    A force de douceur

    Création 2026

    note d’intention

    La Cie Lr-Lanterne Rouge et le Comptoir des silences se sont associé.e.s pour poser les bases d’une nouvelle création : À force de douceur.

    À force de douceur, s’immisce dans nos imaginaires poétiques et politiques pour re-insuffler un mouvement organique, projeter d’autres futurs possibles, partager de nouveaux mythes fondateurs…
    Nous invitons la poésie dans l’échiquier politique pour penser et écrire ensemble d’autres fictions à venir, décoloniser nos imaginaires.

    Nous ne créons pas une performance de science-fiction. Nous nous arrimons au présent pour envisager des futurs désirables et réalisables.

    Décoloniser le futur, c’est retrouver notre puissance d’agir et d’imaginer. C’est retrouver la conscience que demain est encore à écrire.

    Nous commençons la mise en place dès cet automne, des assemblées de futuristes sur les territoires du Haut-Verdon (04) et du Queyras (05) avec les partenaires culturels qui nous soutiennent déjà : Bienvenue là-haut (05) et Arts & Culture – La Chouette (04).

  • S H I F T

    S H I F T

    Création 2023

    SHIFT, récolte de rêves, est un spectacle déambulatoire intimiste, poétique et ludique qui vous fera voyager sur les bords de Saône. Cette création est un voyage à travers nos « je » multiples, humain·e·s et non humain·e·s. Elle s’appuie sur un vaste travail de récolte de rêves de nuit adaptés en récits sensibles et matières poétiques, ouvrant à la porosité des mondes. Les acteurs jouent avec et dans le public, et les rêves font irruption dans les interstices de nos réalités. Muni·e·s de casques immersifs vous plongerez dans un paysage de rêves et, ce qui est certain, c’est que rien ne se déroulera comme prévu… Plus de 500 récits de nuits ont été collectés par la compagnie. Projet lauréat de la bourse d’écriture Espace public 2022 – Association Beaumarchais-SACD.

    Note d’intention, Stéphanie Lemonnier

    On se parle, on se regarde, on se raconte, mais l’on ne se voit pas rêver…

    Depuis plus de 15 ans je me nourris de rêves et des questionnements que ces rêves suscitent. Cela m’a amenée à questionner finalement la notion même de « rêve ».

    Où le rêve commence t-il ?

    Au printemps 2020 j’invitais Arianna Cecconi, anthropologue spécialiste des rêves nocturnes, à proposer une expérience au public Marseillais : rêver ensemble. Un évènement au Parc Longchamp qui devait réunir environ 200 personnes à former un rêve commun. Mais il y eut nos confinements…

    Ce projet s’est déplacé et s’est transformé, comme un rêve… il a pris la forme d’un paysage mouvant au gré des rencontres, des traversées de territoires où je suis allée récolter de la matière durant ces trois dernières années, en France, en Belgique, en Suisse, au Brésil, à Madagascar… en vue d’en extraire ce qui nous relie tou·te·s, cet intime universel au coeur du vivant élargi, et qui se déploie inexorablement.

    Aujourd’hui ce sont plus de 300 récits qui composent ce paysage. Cette création s’inspire de cette récolte et invite le public à entrer dans la porosité des mondes, à suivre, et peut-être perdre le fil, en tous cas questionner sa relation à la réalité, à la fiction, au rêve…

    J’ai écrit et mis en scène cette création en puisant à la source d’un ensemble de récits dont la structure narrative se veut jouissive par sa forme déstructurée, et dont la dramaturgie semble ne suivre aucune logique apparente si ce n’est peut-être la présence furtive de signes, d’évènements, dont la poésie relève de l’infini ineffable. Cette dramaturgie se dévoile à travers trois personnages, incongrus, apparaissant et disparaissant dans le paysage. Le « drame » de chacun·e apparaît en filigrane des rêves qu’iels racontent, et la relation intime entre réalité, rêve et fiction se distord pour parfois se confondre. La création sonore qui accompagne le fil narratif joue également un personnage qui vient interagir avec le public.

    Je souhaite que cette création essaime ses récoltes, par le jeu, par la mise en partage à travers des objets audio (mise à disposition en écoute libre, diffusions radio,…), des objets papier (édition d’un recueil), des actions de territoires… où nous nous surprendrons à rêver ensemble, depuis la force d’un imaginaire commun.  – Stéphanie Lemonnier

    SHIFT est une performance poétique déambulatoire adaptée in situ, pour espaces non dédiés & paysages, où le public est muni d’un dispositif sonore immersif l’invitant à plonger dans la porosité des mondes, entre réalité et fiction, à travers quatre personnages…

    Cette création est un voyage à travers nos « je » multiples, humain·e·s et non humain·e·s, et glisse sans cesse d’une dimension à une autre, suivant une partition écrite qui s’adapte à chaque paysage traversé, à chaque public rencontré.

    Nous vivons là dans les rêves de cette feuille, de la colline là-haut, de ce tas de poubelles, du gros cailloux, du cours d’eau, de cet ilot de plastique au milieu de l’océan, de cette femme déambulant parfois public parfois…

    SHIFT invite à la poésie de l’intime qui se joue à travers nos imaginaires.
    Le public est invité dans un arpentage des espaces de lisière – bordures de villes ou de villages, friches, ruines, terrains sauvages ou apprivoisés, parcs et jardins, forêts… – des espaces propices à décloisonner, à voir l’invisible se révéler, de nouveaux paysages apparaître ou disparaître dans le paysage. Les personnages jouent avec et dans le public, dans une marche rythmée par des étapes, des temps d’arrêt.

    ce qui est certain c’est que rien ne se déroulera comme prévu

    Je ( elle )
    Je ( il )
    Je ( iel )
    Je ( ? )
    Je (métamorphose)
    Je ( nous )
    Je ( vous )
    Je ( it )
    Je ( ut )
    Je ( tout )
    J’
    Je (… )
    Je ( paysage )
    Je ( feuille )
    Je ( colline )
    Je ( ver de terre )

    J’entends des voix.
    J’entends toutes les voix, celles qui crient, celles qui sussurent, celles qui ne sont pas encore nées et celles qui ne naîtront jamais, celles qui chantent et celles qui pleurent, celles qui caressent et celles qui mordent, celles qui tuent…
    Parfois pour ne plus les entendre je fais des listes dans ma tête, j’utilise toute la place pour ne laisser plus aucun espace vide. Hier j’ai compté le nombre de chats croisés, 186…

    “ Je ” suis la multiplicité des mondes.
    Je suis ce bruit sourd qui s’immisce et se faufile, qui susurre et qui caresse qui enveloppe et qui sourit qui ouvre les espaces et qui unifie mais ne résout rien… jamais… surtout pas… j’enveloppe avec légèreté, je tiens chaud comme un pull de mailles épaisses et souples.
    Je suis l’arrêt.

    Écriture et mise en scène : Stéphanie Lemonnier – Lauréate de la bourse d’écriture Espace public 2022 Association Beaumarchais-SACD
    Comédien·ne·s / Performeurs·euses : Yoann Boyer, Marion Pastor, Yannick Gonzalez-Altman
    Scénographie : Cyrille André
    Création sonore : Christophe Modica
    Régie son : Bastien Boni
    Vidéaste : Paule Sardou

    Voir le teaser de SHIFT :

    Coproducteurs : La Marche des Philosophes en Gaume, Festival Oh ma parole !, Editions & Festival Maelstrom, La Distillerie, Begat Theater,…
    Partenaires : Mairie 4/5 & 6/8 Marseille, Théâtre Joliette, Le Pôle Arts en Circulation, La Réplique, Radio Grenouille, l’Atelier des artistes en exil, Marseille Objectif Danse – Friche Belle de Mai, Festival International des Arts de la Rue de Chassepierre, EHESS Centre Norbert Elias, La Fabrique des Écritures du Réel, ESADMM, Ecole d’Architecture de Luminy,…
    Soutiens : Ville de Marseille, DRAC Paca, Association Beaumarchais – SACD

  • Elle avale les levers du soleil

    Elle avale les levers du soleil

    Première du spectacle du 6 au 9 novembre 2025 au Local des autrices, Paris 11ème

    Je veux créer pour moi mon propre soleil.

    J’en avalerai tous les levers”

    L’autrice, anthropologue, s’est approchée de l’une des expériences les plus extrêmes qui soit. Elle s’est approchée de l’irréalité du corps, de ses froideurs et des passions qui caressent la mort et défont l’humain. Dans une langue sensible, elle transpose le matériau récolté en un récit poétique.

    Qu’est-ce qui pousse ces femmes à vouloir partir, à vouloir s’effacer. Plus encore, se débarrasser de leur propre corps. Quelle est l’étrange destination de ce voyage ?

    Texte et dramaturgie Christine Durif-Bruckert

    Mise en scène Stéphanie Lemonnier

    Avec Alizée Durkheim-Marsaudon

    Chœurs Stéphanie Lemonnier

    Création Sonore Christophe Modica et Bastien Boni

    Production Elisa Desbrosses

    Compagnie Lanterne rouge en co-production avec Parole Verticale

    Avec le soutien de : 

    l’Alliance Sorbonne Université dans le cadre du projet « SOUND » , Ville de Marseille, Région Sud, Agence Régionale de Santé, APICIL, Fondation Ecart-Pommaret, Local des Autrices (Paris), Théâtre de la mer (Marseille), Centre Hospitalier de Valvert (Marseille), Festival OhMaParole (Marseille), Festival des Voix Vives de la méditerranée (Sète), Médiathèque François Mitterrand (Sète), Théâtre des  Marronniers (Lyon), Espace Pandora (Lyon), GRePS – Groupe de recherche en psychologie sociétale (Université Lyon 2), Ferme du Vinatier (Bron), Le Figuier Pourpre – Maison de la Poésie (Avignon), Théâtre des Lila’s (Avignon), APAB.

    Lien vers le dossier de création

  • Place publique

    Place publique

    La Place publique, c’est l’endroit qui n’appartient à personne mais où tout le monde est à sa place.

    Deux politiciens arrivent au collège pour faire un discours devant la classe. Les élèves doivent penser que ce sont de vrais politiciens. L’un est ministre délégué auprès du ministre de l’Éducation nationale et l’autre Secrétaire d’Etat chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes. La salle est aménagée avec un petit pupitre rehaussé (amphi- théâtre bienvenu) et tous les élèves sont assis en face. Les deux acteurs font un discours politique très protocolaire sur l’importance de l’égalité des chances et de l’égalité entre les sexes et de la place des jeunes dans la société à venir. Ils vantent les richesses d’une société où la place de la femme est l’égale de l’homme et évoquent les règles anciennes de la société patriarcales…

    Mais ce discours est plein d’incohérences, notamment dans la structure de la langue et dans les thèmes abordés. C’est un discours manipulateur qui utilise un vocabulaire, des thèmes et une structure langagière de domination. L’installation de l’espace, prônant la place dominante des protagonistes par rapport aux élèves est explicite. Les questions qui seront posées aux collégiens à la fin du discours seront également des questions fermées et inductives, n’amenant aucune possibilité d’échanges constructifs. Puis les comédiens sortent et les enseignants disposent les élèves en cercle pour une discussion autour des thèmes abordés au cours du discours. A ce moment-là, les comé- diens reviennent sans costume et révèlent qu’ils sont des acteurs. Ils invitent les collégiens à échanger autour des questions de dominations et de manipulations politiques, des codes du langage, ainsi que de la nécessité de re- prendre possession d’une parole politique et publique pour affirmer ses idées et agir dans la cité.

    Qu’est-ce que la place publique ? Comment animer un débat et chercher la parole de tous sans reproduire les codes dominant/dominé. Cette intervention se clôture par la préparation et l’animation d’un débat par les élèves. Nous nous appuyons sur des articles de presse ainsi que sur trois extraits de livres que nous proposons en lecture aux élèves et qui sont un terreau pour l’animation du débat (Antigone, d’Anouilh // 1984 Orwell // Matin Brun F. Pavlov ). A travers ce dernier volet de notre intervention, nous analysons et utilisons notamment les trois catégories de questions ouvertes/fermées/inductives dans le débat.

    Lien vers le dossier du projet

    Mise en scène : Stéphanie Lemonnier

    Comédiennes : Stéphanie Lemonnier accompagnée de Hannah Devin ou Laurent De Richmond ou Sandrine Rommel

    30 min de discours politique dans la classe (ou amphithéâtre) avec les deux acteurs. Puis sortie des acteurs. Pendant ce temps, l’espace est modifié dans la classe pour permettre une discussion en cercle.

    30 min : les comédiens rentrent de nouveau dans la salle sans leurs costumes et un échange se met en place avec eux, les élèves et les enseignants, autour des thèmes abordés lors du discours, la langue et des codes utili- sés.

    1h Puis, la classe est divisée en deux demi-groupe accompagnés chacun par un intervenant. Chaque groupe va cibler un thème de réflexion autour de ces axes et préparer un temps de débat qu’il animera par la suite en s’appuyant sur les extraits de textes.

    1h (30 mn par groupe) en classe entière. Chaque demi groupe animera un temps d’échange et de débat d’idée pour l’autre demi groupe… Une attention sera portée à ce que chaque collégien construise et porte à l’oral une parole singulière et engagée.